
Jean Villalard est né à Sarzeau (golfe du Morbihan). Si la mer était son horizon, ce sont les pays au-delà des mers qui l’auront marqué. Arpenteur plutôt que navigateur, la terre, les terres l’ont toujours fasciné. Après de longs séjours en Afrique et en Asie, il suit (1990-1996) les cours de la ville de Paris et se consacre à la peinture en utilisant les terres qu’il recueille au cours de ses voyages, comme matière et couleur et depuis quelques années, le bitume.
« Dans mon enfance, c’est avec lui qu’on calfatait les coques des sinagots dans le golfe du Morbihan. Je suis face à la toile ou au-dessus d’elle, guidé par le geste dans une interrogation permanente de ma relation à la matière fluide ou solide, aux traces accidentelles, aux couleurs pures des pigments, des terres, du bitume.
La couleur noire du bitume c’est la couleur des origines. Le pétrole s’est fait lumière, quand il a remplacé l’huile des lampes. Cette lumière qui provient du plus profond de la terre, c’est celle du bitume, celle qui jaillit de sa couleur sombre mais qui décline aussi toutes ses nuances, brûlures, cicatrices, calcinations.
Cette matière, je ne l’associe pas à l’huile, mais à l’acrylique. Les corps gras s’embrouillent, l’acrylique au contraire s’entend bien avec l’état visqueux du bitume. Au contact du support, le bitume associé à d’autres matières se répand en tâches plus ou moins opaques, aux contours plus ou moins définis, la tâche se dévore d’elle-même puis elle renaît en des transparences subtiles. Plus cette matière noire résiste, plus on veut la dompter, mais elle se rie de nous allant là où elle veut et prend position sur le support sans demander notre avis, rebelle, rebelle toujours ».
Peintre avant tout, Jean Villalard développe une œuvre singulière qui n’a de cesse d’interroger la pratique même de la peinture. Il tisse des liens charnels avec sa peinture. Il sonde et interroge cette matière originelle qu’il griffe, creuse, malmène, semblable au limon originel d’où émerge la vie.
« Je travaille obstinément la matière et l’inscription de l’homme dans la matière tout en cherchant à résoudre les problèmes plastiques. Couche par couche, trace par trace, je suggère la traversée des passages qui nous amènent jusqu’à l’essence, où se révèlent et se tissent les liens entre la nature et la culture ».
Formation :
Après de longs séjours en Afrique et en Asie, il suit (1990-1996) les cours des Ateliers Beaux-Arts de la ville de Paris (Marie Thérèse Delannoy-Breton, Antoni Ros Blasco) et se consacre à la peinture en utilisant les terres qu’il recueille au cours de ses voyages, comme matière et couleur et depuis quelques années, le bitume.
Il s’adonne aussi à la sculpture (Ateliers de Françoise Coutant, Odile Bourdet -2005/2006-), forme d’excroissance de sa peinture avec le plaisir de mettre l’œuvre en danger sous le surpoids de l’argile, ou sous la transparence de la forme. ” Aussi bien en peinture qu’en sculpture, je sonde et interroge cette matière originelle que je griffe, creuse, malmène, semblable au limon originel d’où émerge la vie. Mes sculptures, à travers l’utilisation de matières, de fibres végétales, de la terre, dans leurs contorsions à mi-chemin entre l’humain et le végétal cherchent à faire apparaitre le vivant dans ce qui est mort. Racines encore ancrées dans le chaos d’où l’être émerge perdu, gesticulant, embrassant la vie”
Expositions :
Expositions personnelles :
Expositions collectives :
Sculpture (Argile et fibres végétales), Peinture (Technique mixte; terres de couleur sur différents supports)
Atelier : 38 rue Labat 75018 Paris
Tel. 06 07 34 22 22