CARMINE

Peintre et dessinatrice. Colombienne d’origine, basée à Paris, après des tours et détours je vis et travaille à Montmartre.

Lors de mon retour en ville après mon premier voyage en Amazonie, pendant trois nuits consécutives, j’ai fait le même rêve : mon corps heureux naviguait sur le fleuve amazone, dans un canoë en bois très confortable. La sensation était si agréable que j’avais envie d’aller dormir et de continuer à rêver que j’étais là. Mais la quatrième nuit, le rêve n’est pas revenu.

Plus tard, j’ai fait d’autres rêves, j’étais un enfant indigène, ou je voyais des jaguars, la jungle me dévorait… c’est ainsi que le thème principal de mes peintures et dessins m’est apparu, à travers mes rêves. Les rêves me disaient que je devais retourner en Amazonie et me connecter avec ce territoire et avec mes ancêtres.

La peinture était une façon pour moi de me connecter à distance, avant de revenir. C’est ainsi que j’ai commencé à peindre et à étudier. J’ai découvert surtout au début la tradition picturale occidentale. Là, j’ai vu que certaines couleurs de peau n’apparaissent presque pas dans l’art. Quand j’ai demandé aux peintres de m’aider à faire la couleur de la peau de mes personnages, ça devenait compliqué. Ils étaient oranges. Ou alors ils avaient la jaunisse ! Mais pourquoi était-ce si difficile ?

Je peins cette beauté qui n’a pas toujours été considérée ni respectée : la beauté des peuples indigènes, avec une envie de leur rendre hommage.